La grange de Marc...

Je suis la grange de Marc...

Pour une fois qu'on me donne la parole, je vais la prendre...

Les granges s'inscrivent dans le patrimoine bâti du Québec. Depuis quelques dizaines d'années, plusieurs de mes consœurs tombent en désuétude et disparaissent au profit de bâtiments plus fonctionnels.

Une vogue de recyclage a vu certains entreprendre de réutiliser notre bois dans d'autres constructions. D’autres nous restaurent, nous donnent une nouvelle vocation et tentent de nous conserver.

Moi, je suis née en 1952 à Rapide-Danseur, en Abitibi-Ouest. C'est l'entraide entre colons qui a permis ma construction. C'est à Léonard Tanguay, propriétaire du lot et colon-menuisier, à qui je dois ma naissance. Je faisais 30 pieds de large par 45 pieds de long et j'ai gardé ma taille de bébé  jusqu'à aujourd'hui.

Ma structure repose sur dix (10) piliers de ciment qui s'enfoncent dans le sol à près de trois pieds de profondeur. C'est ce qui m'a permis de garder mes pieds au sec et de rester assez droite en relative bonne santé. Je n'ai jamais abrité d'animaux. J'ai plutôt servi autrefois à l'entreposage du foin, mais maintenant je protège les petits équipements forestiers de mon propriétaire. Je garde aussi du bois d'oeuvre et de chauffage à l'abri des intempéries.

Mon propriétaire me dit que son père Philippe m'a achetée en 1960 au prix de 500.00$, incluant la terre d'une superficie de 115 acres. Lui, a fait mon acquisition en 1981. Il a débuté ma restauration en 2016. Son intérêt est la pérennité du patrimoine agricole de la région. Je lui suis reconnaissante de me garder bien en vie.

Écrit avec l'aide de mon propriétaire actuel, Marc Tardif.

(Note du webmestre: Marc était l'un de mes clients, producteur laitier, lorsque j'étais en pratique dans mon coin de pays.)