Photo:  Marie-Luce Legault, Gatineau

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« ... POUR GOÛTER AU SIROP D'ÉRA-A-BLE... 

Mis à part l'envie d'y goûter à ce sirop d'érable, j'ai eu aussi l'envie d'utiliser le prétexte de ma photo d'arrière-plan pour vous parler brièvement de son histoire et vous présenter quelques données concernant ce que représente «l'or blond» pour le Québec.

Il a une longue histoire qui remonte aux peuples autochtones d'Amérique du Nord.  Bien avant l'arrivée des colons européens, les autochtones récoltaient la sève des érables à sucre au printemps et la faisaient bouillir pour en faire un sirop sucré qu'ils utilisaient comme aliment et comme médicament.

Pour le récolter, les autochtones pratiquaient une entaille dans le tronc de l'érable à sucre à l'aide d'outils en pierre, en os ou en bois, permettant à la sève de s'écouler.  Ils inséraient de petits morceaux de bois creusés en forme de gouttières dans les entailles pour canaliser la sève vers les récipients.  Ils collectaient la sève dans des récipients fabriqués à partir de matériaux disponibles localement, comme des paniers en écorces de bouleau ou des creux taillés dans du bois. 

Les Français qui se sont installés au Canada au XVIIe siècle ont copié cette méthode et ont commencé à produire du sirop en grande quantité en recueillant la sève dans des chaudières suspendues aux arbres. Dans les années 1950, après que le système de tubulure permettant de transporter la sève des érables directement des arbres vers des réservoirs eut été développé et expérimenté aux États-Unis, notamment au Vermont, il a commencé à être utilisé au Québec et s'est progressivement popularisé au cours des décennies suivantes.  Ces systèmes utilisaient alors des tubes reliés directement aux entailles des arbres pour acheminer la sève par gravité vers des réservoirs.   À partir de 1970, des innovations comme les pompes sous vide ont amélioré le débit de sève dans les tubulures, rendant le système encore plus performant.  Aujourd'hui, la majorité des érablières modernes utilisent ces systèmes de tubulure avec pompes et réservoirs centralisés.  Ce système a révolutionné l'industrie acéricole en permettant aux producteurs d'exploiter des érablières plus grandes tout en réduisant les coûts et le temps nécessaires pour la récolte.

Par contre, aujourd'hui encore, de petits producteurs artisans et passionnés récoltent toujours la sève dans des chaudières et font du sirop pour leur consommation personnelle et celle de leurs familles et amis.  Parmi nos confrères vétérinaires, quelques-uns sont de ceux-là.

(À lire, les articles de la rubrique «Ma passion  :  l'acériculture» dans le Véto Clin d'Oeil de Mars 2025 - pages 24-26 et à voir, un petit aperçu de ce qui se passe chez notre confrère Gilbert Hallé au temps des sucres... )

DONNÉES COMMERCIALES CONCERNANT LE SIROP D'ÉRABLE DU QUÉBEC

Production :

En 2024, la production de sirop d'érable au Québec était d’environ 240 millions de livres, ce qui en fait le plus grand producteur mondial de sirop d'érable avec 70 à 75% de la production mondiale.  En moyenne, il faut environ 40 litres de sève pour produire un litre de sirop d'érable.

Exportation :

Le Québec exporte environ 70 % de sa production, le principal importateur étant les États-UnisL'Europe, l'Asie et quelque soixante autres pays accaparent le reste du marché d'exportation.

Valeur économique :

Le marché du sirop d'érable génère des revenus annuels de près de 500 millions de dollars pour l'industrie au Québec.  La valeur de la production de sirop d'érable a dépassé les 800 millions de dollars canadiens en 2024.

Réserve stratégique :

Le Québec gère une réserve stratégique de sirop d'érable, qui permet de réguler l'offre et de maintenir la stabilité des prix. La Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) détient un grand stock de sirop dans des entrepôts, qui peut être utilisé en cas de pénurie ou de fluctuations de la production.  (Voir note de bas de page)

Nombre de producteurs :

Le Québec compte environ 13 500 producteurs de sirop d'érable répartis dans près de 8 400 érablières. Ces producteurs exploitent des milliers d'hectares de terres consacrées à la production de sirop.

Création d'emplois  :

L'industrie acéricole québécoise génère des milliers d'emplois directs et indirects, que ce soit dans la récolte, la transformation, la distribution, ou le tourisme lié à l’érable. On estime qu'environ 12 600 personnes sont employées directement dans cette industrie.

Notre fameux sirop d'érable représente un produit emblématique de la culture nord-américaine, et ces données mettent en évidence son apport important pour l'économie québécoise.

André Doré

Webmestre du ReVeR

(Principales sources:  ChatGPT, Gouvernement du Québec et Producteurs et productrices acéricoles du Québec)

Note1  :  en 2012, une fraude massive a été découverte alors que des milliers de barils de sirop d'érable ont été volés dans la réserve stratégique de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ).  Histoire intéressante à l'adresse suivante:   https://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_de_sirop_d%27érable_du_siècle 

Note2  :  dans un sondage en février, on rapportait que «notre» sirop d'érable était le deuxième produit le plus en demande par les américains pour stockage en prévision de l'imposition de tarifs projetés en mars.

 

 

 

Photo:  Daniel Prudhomme, Lac-des-Écorces